«Fais-le maintenant ou jamais.»

Témoignage de Julia Huber, assistante

Julia Huber a donc pris une profonde inspiration et s’est plongée dans la vie de L’Arche Mexico! Pour une jeune allemande qui ne parlait pas espagnol, qui n’avait jamais voyagé au-delà de l’Europe et dont la connaissance personnelle de L’Arche se limitait à une visite d’une journée à L’Arche Tecklenburg, il fallait du cran. «Cette visite m’a permis d’avoir une bonne idée de l’esprit d’un foyer de L’Arche.»

Avec son visa de résidente temporaire obtenu grâce à son organisme de solidarité allemand, Julia a contacté la responsable de la communauté de Mexico: «Le fait que je ne parle pas espagnol a rendu ce contact très difficile, et effrayant en quelque sorte. Mais elle m’a mise en contact avec des assistants américains là-bas, qui m’ont donné de bons conseils sur ce que je devais emporter dans mes bagages et m’ont envoyé des photos pour que je puisse me faire une idée des lieux. Je me suis sentie vraiment accueillie dès le début.»

Julia est arrivée à Mexico en août 2016 pour un engagement d’une année. «Mais sur le chemin du retour de l’aéroport au foyer, j’ai vraiment remis ma décision en question: je n’allais pas pouvoir communiquer avec les personnes accueillies ni avec l’équipe! Quelle idée avais-je eue? Cependant, dès mon arrivée, les personnes accueillies se sont montrées ouvertes, m’ont porté de l’intérêt et m’ont fait sentir que j’étais à ma place et que j’étais attendue. Une des personnes priait presque chaque soir pour moi et mon espagnol, non pas comme un reproche, mais par réelle préoccupation pour moi. Aujourd’hui, 10 mois plus tard, je sais que ma décision de partir était la bonne! Il existe bien plus de façons (et parfois de meilleures façons) de communiquer que la langue parlée, que j’ai eu la chance d’apprendre de plus en plus pendant le temps passé ici.»

Chocs culturels et surprises

«J’ai été impressionnée, et pour être honnête, frustrée, par la grande différence entre l’approche allemande et l’approche mexicaine du temps, de la structure et de l’autorité: «les réunions prévues ici commencent rarement à l’heure, alors que des rendez-vous obligatoires sortent de nulle part. En général, je trouve qu’il y a un énorme manque de structure et les réactions et les annonces claires manquent. Mais finalement ça fonctionne toujours!»

Le deuxième choc culturel a été que, «dans la société mexicaine, une personne avec un handicap est traitée comme un enfant. En Allemagne, l’égalité et l’auto-détermination sont des sujets importants.»

Qu’est-ce qui a aidé?

«Avoir deux assistants venant des États-Unis dans la communauté a beaucoup aidé, car ils s’adaptaient également à la culture mexicaine: nous partagions régulièrement nos chocs et nos surprises. Tout d’un coup, j’ai découvert combien je me sentais européenne! C’est un sujet auquel je continue de réfléchir…»

Dans quelle mesure ta présence aide-t-elle la communauté?

«Nous apprenons tous: je pense que cela aide la communauté d’avoir une vision différente des choses, de voir d’autres possibilités et d’autres besoins. Cela fait maintenant 11 mois que je suis ici, nos relations reposent davantage sur la confiance, l’égalité et l’expérience commune. Je vois le changement que des relations comme celle-ci apportent à la vie communautaire et au lien entre personnes accueillies et assistants. Etre simplement présent au quotidien est aussi important: plus d’assistants signifie plus de possibilités de libérer du temps libre et travailler sur des projets individuels. Pour moi, c’est là l’essence de la communauté. Se soutenir les uns les autres dans notre développement personnel et commun en redonnant comme nous le pouvons ce que nous avons reçu. Je suis reconnaissante d’expérimenter ce soutien réciproque jour après jour.»

Des conseils pour des volontaires internationaux potentiels?

«Si vous avez la possibilité d’être volontaire international, je vous encourage à tenter votre chance. Cette opportunité n’arrive pas par hasard et elle vaut le coup. Je me sens vraiment privilégiée d’avoir eu la chance de venir partager ma vie ici dans la communauté de L’Arche de Mexico. Bien entendu, souvent je me retrouve à penser «Mais qu’est-ce que je fais ici?» ou «Ce n’est pas ma place.», mais en même temps, je suis convaincue que je dois être ici avec toutes les difficultés et tous les doutes. Si vous êtes ouvert, intéressé et prêt à partager un peu de vous-même, de vos qualités et des domaines dans lesquels vous souhaitez grandir, c’est ce qu’il vous faut ! Foncez!»

Des questions

Si vous croyez dans le potentiel créatif humain de toutes les personnes ayant un handicap, vous partez d’un très bon pied pour travailler à L’Arche. Participez à l’histoire! Écrivez nous à dir.rh@larche.org

 

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