L’un part, un autre arrive…

«J’adore L’Arche, mais ce qu’il  y a de plus dur dans la communauté, c’est quand des assistants partent.», disait il y a longtemps Linda Rees, ancienne personne accueillie de L’Arche Brecon (Royaume-Uni). Inutile de nier la vérité de Linda: dire au revoir c’est dur, en particulier lorsque vous venez de passer l’année à apprendre à connaître et à apprécier la personne. Au cours de cette année, l’assistant et la personne accueillie auront beaucoup partagé: le bain, le brossage de dents, les courses, la cuisine, le canapé, les rires et les moments calmes aussi, toujours dans un esprit de confiance… ils partagent maintenant les larmes qui peuvent accompagner la fête de départ.

 

* De gauche à droite: Jim Cargin, Linda Rees et Steve Basey  

Cependant, il y a un autre aspect à cela, qui doit également être raconté: Steve, de Brecon, part à nouveau en vacances chez son amie Ellen, une ancienne assistante, dans sa maison en Autriche; au bout d’un an environ à L’Arche en France, Eric a décidé avec sa femme d’adopter deux enfants ayant un handicap; Jonas Ruskus, ancien assistant, siège désormais à un comité de l’ONU pour défendre les droits des personnes ayant un handicap. On appelle cela l’impact.

 

* Lilias MacIntyre

Lors de la fête de départ de Jim Cargin de L’Arche Highland (Écosse) pour aller fonder L’Arche Brecon (Royaume-Uni), Lilias MacIntyre, une personne avec une déficience intellectuelle, membre de la communauté, lui a dit: «Je sais pourquoi tu pars, c’est pour que des gens comme moi n’aient pas à être hospitalisés.» L’expression «les gens comme moi» résonne encore chez Jim, plus de 30 ans après, mais Lil avait raison. Nous ne le savions pas à l’époque, mais son au revoir généreux signifiait qu’un jour, une autre femme quitterait sa propre institution, découvrirait la vie à l’extérieur de cette institution et aurait son propre impact – unique – sur la société: cette femme, c’était Linda Rees.

L’impact de L’Arche peut durer une vie entière. 

 

 

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