«On ne va jamais aussi loin que lorsqu’on ne sait pas où l’on va.» Cette phrase de Christophe Colomb allait nous amener jusqu’à sa première découverte, pour en faire la nôtre.
Qu’est-ce qui pousse un jeune couple avec 4 enfants à partir pour une mission de solidarité à l’autre bout du monde?
Après quelques mois en mission pour L’Arche en République Dominicaine, on se pose encore parfois la question. Alors, il y a la plage, le soleil et les cocotiers me direz-vous, c’est évident, pas tant que ça, en fait il n’y a pas de plage à Saint Domingue.
Depuis plus de 7 ans, nous travaillons à L’Arche et depuis quelques temps nous trottait dans la tête l’envie de vivre une expérience de mission en famille. Nous voilà donc partis, après un an de discernement et de préparation, pour la République Dominicaine ; un ailleurs qui ressemblerait presque à notre chez nous.
Ici tout est diffèrent mais il y a dans la communauté de L’Arche de Santo Domingo des choses qui nous rappellent notre chez nous, qui fait de ce lieu, pour nous, un ailleurs connu.
Il y a tout ce qui est différent : la langue, ou plutôt les langues, car on pensait connaitre un peu d’espagnol mais ici, comme en France, certaines personnes accueillies ont leur propre langage. Le climat : qui vous fait ranger au placard vos pullovers mais vous fait sortir deux à trois tee-shirts par jour. La nourriture : ici, le pain est remplacé par une assiette de riz quotidienne (et c’est drôle comme on s’en lasse beaucoup plus vite que notre chère baguette), il y a aussi la culture, les traditions, les croyances, la vision du handicap, tout ce que nous devons comprendre, accepter ou interroger dans une démarche fraternelle, humble et constructive.
Il y a ce qui nous rassemble : l’accueil des personnes en situation de handicap qui ont ce don universel de vous accepter comme si vous étiez déjà des leurs. Le goût de la relation, l’envie de partager nos dons et nos fragilités, notre foi, notre envie de dire au monde qu’il y a plein de possibles.
Alors, après quelques mois dans cet ailleurs qui devient familier, il n’y a pas toujours la plage mais toujours un endroit pour partager, il n’y a pas toujours des palmiers mais souvent des noix de coco que nous ponçons, découpons, pour en faire des objets que nous vendons dans notre ateliers, il y a du soleil ça c’est sûr et plus encore si nous savons regarder dans les cœurs de chacun, celui-là ne nous bronze pas toujours mais il nous donne la plupart du temps, bonne mine.
Il y a dans chaque voyage, dans chaque mission une part de découverte qui fait de nous des Hommes plus riches de rencontres et d’émotions. Nous sommes allés chercher un bout de conversation au bout du monde, une conversation avec Maria Helena, Ruth, Heriberto, Juan Miguel, Unilvia… une conversation que nous avions déjà eu avec Pauline, Henri, Pascal, Gisèle, Dimitri : la même mais différente.
Alors, qu’est-ce qui pousse un jeune couple avec 4 enfants à partir pour une mission de solidarité à l’autre bout du monde? La plage, la mer et les cocotiers et puis et surtout, la découverte, l’expérience d’une certaine universalité, qu’au-delà de tout langage, de toutes cultures, de tous drapeaux, il y a dans l’accueil des personnes avec un handicap, un élément commun qui fait de l’Homme un être fragile qui ne peut vivre sans les autres.
Au-delà du sable, des arbres et de l’eau, il y a en République Dominicaine, un signe, un oasis dans une ile qui vous accueille et vous fait découvrir autre chose de connu. C’est un oasis dans une ile, qui a la forme d’un bateau et qui s’appelle « el ARCA de Santo Domingo ».
Alix et Cyril
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