L’Arche et les volontaires des JO

Elio, volontaire du Moulin de L'Auro

Elio, volontaire du Moulin de L’Auro

« Allez-y – ce n’est pas tous les jours que vous vivrez une telle expérience ! »  

C’est le conseil d’Elio à toute personne qui pense suivre son exemple.  

Elio, qui vit dans la communauté du Moulin de L’Auro à Gordes, est l’un des 83 membres de L’Arche qui ont saisi l’occasion de passer 5 jours en tant que volontaires aux Jeux olympiques de Paris cet été. 

Ce n’était pas une décision difficile à prendre – qu’est-ce qu’il y a de pas sympa dans le volontariat ? 

Les avantages sont énormes : se faire de nouveaux amis… s’amuser… travailler en équipe… un sens accru d’être utile en contribuant à faire la différence… permettre à d’autres de réaliser leurs rêves… 

C’est sûrement pour cela que les enquêtes montrent qu’il existe un lien constant entre le volontariat, le sentiment de bonheur et le bien-être mental. 

Aider les autres s’avère être un moyen très efficace de s’aider soi-même. 

L’expérience d’Elio cet été a bien apporté tous ces bénéfices, mais il y avait quelque chose en plus pour lui et les autres membres de L’Arche.  

Les volontaires du Moulin de L'Auro

Ce volontariat n’était pas seulement une question d’inclusion passive, mais aussi de dignité et de responsabilité active. Ces Jeux olympiques ont été les premiers à ouvrir réellement la porte aux volontaires en situation de handicap intellectuel. Même si les volontaires ont toujours été un élément essentiel au succès des JO, cette opportunité formidable n’avait jamais été offerte aux hommes et aux femmes en situation de handicap intellectuel. 

Mais les Jeux olympiques 2024 ont été différents. Pour ces jeux, les membres du Comité d’organisation ont réalisé qu’il fallait trouver un moyen pour que l’inclusion totale soit une réalité. Alors, comme tout citoyen français, Elio a pu s’inscrire comme volontaire et participer à la réussite des JO de Paris.  

Comment cela s’est-il passé ? 

En 2021, L’Arche a demandé, avec d’autres associations, à former un partenariat avec le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP).   

Plusieurs personnes de L’Arche ont ensuite rencontré des membres du COJOP pour s’assurer que les missions proposées aux personnes volontaires en situation de handicap soient adaptées, pour que chaque personne en situation de handicap soit réellement incluse. Les adaptations ont porté sur le nombre d’heures de volontariat pendant les jeux, et la prise en compte du fait que certaines personnes auraient besoin de divers types de soutien. Par exemple, 80% des volontaires ont accompli leur mission avec un accompagnement individuel. 

L’Arche était le troisième contributeur en nombre de personnes au programme de volontariat adapté des JO 2024 avec, en tout, plus de 800 volontaires. 

Les volontaires de L'Arche à Dijon
Laëti, volontaire de L'Arche à Dijon avec bénévole

Laëti, volontaire de L’Arche à Dijon avec une bénévole

« La préparation a été très bien faite », selon Kevin, un autre volontaire de L’Arche à Gordes : « Nous avons regardé des vidéos des Jeux avec notre responsable, et nous avons eu des réunions au moins une fois par mois pour parler de ce qu’on allait faire là-bas. J’avais vraiment hâte d’y être ! » 

L’attente a duré deux ans, nous dit Laeti, une volontaire de L’Arche à Dijon. Mais cela valait le coup ! Quand le grand jour est arrivé, « j’ai aimé regarder le rugby-fauteuil et voir Stéphane Houdet jouer au tennis. »  

Son amie Julie a adoré rencontrer et aider les spectateurs : « au point d’accueil, ils ont demandé aux assistants de s’éloigner un peu pour que les volontaires puissent écouter ». En fait, prendre des responsabilités a représenté une partie importante de cette expérience de volontariat.  Matteo partage : « j’ai aimé être au point d’accueil, j’ai écrit le nom et le numéro de chaque spectateur qui est venu demander des informations ». Sylvain a aimé « scanner les billets avec les téléphones. J’ai aussi vérifié les pass-découverte et la date indiquée ». Parsa aussi est enthousiaste : « en étant à l’accueil, j’ai pu parler avec les spectateurs et les guider. » 

Mais être volontaire c’était aussi faire face à des défis : Lola, de Dijon, qui a aidé aux Jeux paralympiques, a trouvé pénibles les longues stations debout : « j’ai eu mal aux jambes ». Sylvain est d’accord, son conseil pour d’autres volontaires : « faites des petites pauses. » 

Lola et Sylvain, volontaires de L'Arche à Dijon

Lola et Sylvain, volontaires de L’Arche à Dijon

Certains souvenirs dureront longtemps… Sylvain, pour sa part, a été super heureux d’avoir été choisi pour porter le drapeau français pour les épreuves de tennis au stade Roland Garros. Sébastien, du Moulin de l’Auro, se souvient d’avoir travaillé au contrôle des billets pour le match de foot féminin France/US : « J’ai vu Thierry Henri. » On n’a pas tous les jours l’opportunité de s’approcher d’un héros du foot ! Jason se souvient avec fierté de l’uniforme des volontaires qu’il a porté chaque jour, un signe visible de ses responsabilités.  

Pour certains, ce ne sont pas seulement les jeux qui ont laissé des souvenirs précieux : être volontaire voulait dire faire sa valise et se rendre dans une autre région de France. Par exemple, Mélanie, de Dijon, a apprécié l’accueil chaleureux qu’elle a reçu à L’Arche à Compiègne. Pour Jason, c’était l’occasion de partager sa chambre avec son ami Sylvain.  

Et maintenant, la torche qui porte la flamme olympique va aussi voyager. Tout l’enthousiasme, les efforts et les responsabilités de l’expérience du volontariat ont pris fin. La France a passé la flamme olympique aux États-Unis, qui accueilleront les prochains jeux à Los Angeles en 2028. 

Cette torche transporte un engagement fort en faveur de l’inclusion et d’une participation active. Comme les jeux de Paris l’ont montré, les Jeux olympiques et paralympiques peuvent être une source d’espoir pour tous les citoyens, avec et sans handicap intellectuel. Comme les volontaires le répétaient aux spectateurs pendant les Jeux : « C’est par là… Suivez le chemin! »