Pendant les nombreuses années où Youssef a vécu à L’Arche Al Safina, Damas (Syrie), il n’aimait rien de plus que de s’asseoir dehors dans la cour ensoleillée, à fumer ses cigarettes préférées. Habituellement en compagnie de Ghassan (Sano), son frère aîné. Si vous pouviez les voir, vous pourriez facilement imaginer que la tranquillité, la bonne humeur et la détente étaient tout ce qu’ils connaissaient: mais vous auriez eu tort! En bas âge, Ghassan et Youssef ont eu la malchance d’attraper la méningite. Cette maladie affecta irréversiblement leurs capacités. Leurs parents ont été subitement plongés dans une situation difficile; Ghassan et Youssef se retrouvèrent dans les murs d’un asile psychiatrique. Ils n’ont plus jamais revu leurs parents.

Photo à gauche: à l’asile. Photo à droite: quand Youssef et Ghassan sont arrivés à L’Arche

Comment surmonter une telle expérience? La relation fraternelle! Inséparables, Youssef et Ghassan se soutenaient mutuellement. Longtemps après, en écoutant dans le silence, les cœurs ouverts, Rima et Assad les rencontrèrent et leur demandèrent: «Voudriez-vous venir nous aider à fonder une communauté ici à Damas?» C’était il y a 22 ans.

Youssef et Ghassan sont maintenant tous les deux décédés, mais leurs esprits restent vivants dans le cœur de la communauté, comme une lumière dans l’obscurité, faisant résonner un message d’espérance qui perdure: quand vous êtes confrontés au défi des moments éprouvants, même une seule relation de confiance peut faire toute la différence. Savoir que nous ne sommes pas seuls; savoir que notre vie n’est pas seulement importante pour nous, mais pour quelqu’un d’autre – cela apporte une vie nouvelle. La communauté est fondée sur de telles relations: Youssef, Ghassan, Rima et Assad ont su faire tomber les murs du désespoir et ouvrir la porte à une espérance réelle.